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    • - Mais il n'y a jamais eu de petit lutin blanc !
    • - Je sais bien ! Les petits lutins de mes histoires sont toujours colorés, ils sont bleus, verts, rouges, bruns... selon leur métier, leurs envies. Il y en a même de roses, légers et insouciants… En fait ils ont tous les couleurs de leur vie. Mais c’est moi qui raconte l’histoire, j’ai tous les droits. Chut ! Écoutez !
    Il était une fois, un petit lutin blanc…

    C'était vraiment extraordinaire. Nul n'avait jamais vu, de mémoire de lutin...

    Il était une fois un petit lutin blanc…




    (Et tout le monde sait que les lutins vivent très longtemps, puisqu'ils ne meurent jamais)

    ... nul n'avait jamais vu de petit lutin blanc et tout le monde le regardait de travers.

    Il ne ressemblait à rien, ce petit lutin blanc. ...

    Ah si ! Il ressemblait à un fantôme. Et les petits lutins de la forêt n'aiment pas trop les fantômes !

    En fait, il rasait les murs, il essayait de se fondre aux cailloux du chemin, il s'effaçait, disparaissait, dans la roche des montagnes. Il aurait aimé ne pas exister.

    Pourtant, il savait faire plein de choses, comme les autres lutins. Il aurait pu être tailleur de pierre, forgeron, cuisinier... Je suis sûre qu'il aurait même pu raconter des histoires, comme le lutin bleu. Il aurait pu, mais il ne voulait pas.

    Un jour, il rencontra le lutin bleu... Pas n'importe lequel... LE lutin bleu, celui de mes histoires.

    Contrairement à ce qui se passait d'habitude, avec les autres lutins, bleus ou non, celui-ci ne le regarda pas comme s'il avait été nuisible ou transparent. Le lutin bleu le regarda, vraiment… Et même… Il lui sourit gentiment !

    Il l'emmena un peu plus loin, là où le lutin bleu n'était jamais allé, dans "L'au-delà du moi"... C'est un endroit un peu étrange, qui n'a rien à voir avec le quotidien des petits lutins. Pas de lianes, pas de champignons, pas même de liseron qui tinte. Seulement un jardin, des fleurs, et un escalier, qui monte... très haut ! Là, le petit lutin bleu dit au lutin blanc de monter, que là-haut il trouverait sa couleur, qu'il ne fallait pas avoir peur.

    Si vous aviez vu le sourire du lutin bleu, vous l'auriez trouvé "enchanteur".

    Peut-être est-ce pour ça que le lutin blanc s'élança, il grimpa les marches quatre à quatre !

    Il grimpait. Il grimpait !
    ... il grimpe !

    Brusquement, à mi-chemin, le voilà qui s'arrête. Il hésite.
    Qu'y a-t-il en haut ? N'est-ce pas un piège ?
    Il se retourne. C'est haut déjà.
    Il a le cœur qui se serre et les jambes en coton.


    C'est le vertige vous croyez ?
    Ne serait-ce pas plutôt la peur de ne pas réussir ?

    C'est difficile, pour lui, de décider. Il n'a jamais eu à le faire.

    Il se contentait de longer les murs, d'obéir à ceux qui voulaient qu'il fasse telle ou telle chose... de préférence les travaux dont les autres ne voulaient pas !

    C'était un petit lutin, sans couleur, sans saveur, sans ferveur non plus. En fait, il n'avait de lutin que le nom.

    Et voilà qu'à mi-chemin,
    il se demande s'il fait bien.
    Le lutin bleu l'a délaissé,
    Au pied de l'escalier...

    Là bas, aussi loin qu'il regarde,
    il n'y a rien, personne !
    Il s'assoit.
    Les yeux dans le vague...
    Vous avez déjà vu un petit lutin blanc
    attendant au milieu d'un escalier ?
    Non ? Moi non plus.


    Un lutin, un vrai, ça n'attend jamais. Ça agit ! Et, comme dirait quelqu’un que je connais bien, il avait intérêt à se dépêcher ! Le soir allait tomber, et après, lorsqu'il ferait nuit noire, plus personne ne pourrait l'aider à voir ce qu'il y avait là-haut...

    Il se releva bien vite, il prit ses jambes à son cou et il arriva... ventre à terre (normal !) en haut de l'escalier.

    Là... il n'en crut pas ses yeux. Il y avait...

    (Non ! Pas le pays des couleurs, non, ça, c'est une autre histoire,
    avec des magiciens que je n'ai pas créés !)


    ... Il y avait un jardin, un immense jardin.
    Il embaumait ! Et des milliers de fleurs de toutes les couleurs y dessinaient de grandes arabesques. C'était ... magique !



    (Pourtant, je vous assure qu'il n'y avait pas de magicien...
    Seulement un petit jardinier un peu bossu, à force de s'être penché vers la terre !)














    Le petit lutin en resta sans voix.

    Il regardait partout... et partout où ses yeux se posaient, une nouvelle couleur et un nouveau parfum l'envahissaient.

    Bien sûr, je pourrais vous décrire les mille et une fleurs de ce jardin, je suis sûre qu’il y aurait ici plein de photographes talentueux pour les prendre en photo et vous les montrer... mais, ce qui est important, c'est que le petit lutin blanc venait de trouver son métier.
    Il serait jardinier !


    Le maître des lieux lui apprit tout ce qu'il savait... Le nom des fleurs et Dieu sait qu'il y en a de tarabiscotés ! Il y en a que tout le monde connaît. Celles que l'on met en bouquet, celles qu'on vend en potée, celles qui fleurissent dans la neige, à l'ombre ou au grand soleil, celles qui se cachent dans les sous-bois ou qui rêvent au bord de l'eau... Et puis les autres, celles qui ne fleurissent que sur le tableau des peintres, celles qui paressent sur des enluminures, des fleurs de parchemin !
    Là, il y avait tout.

    Le petit lutin blanc apprit à soigner le jardin, à le suivre au fil des saisons, à semer ce qui devait l'être... Bref, il devint un bon jardinier.
     
    Cependant, il était un peu triste, parce que son habit restait blanc. Tout blanc. Il n'arrivait même pas à le salir.

    Mais quand il eut fini son apprentissage,
    un matin, il vit sur sa houppelande se décliner toutes les couleurs de l'arc en ciel, d'une épaule à l'autre !

    Son vêtement avait pris toutes les couleurs,
    il n'en manquait aucune.
    Il demanda l'explication de ce prodige au vieux jardinier... 

    Le vieux lutin sourit.

    "Tu pouvais être tout, tout ce que tu voulais. Toutes ces couleurs, tu les avais en toi, ce qu'il y a, c'est que tu ne les voyais pas."

    Un grand sourire illumina le visage du petit lutin blanc arc-en-ciel.

    Depuis, du matin au soir, il s'occupe de son jardin, arrosant par ici, désherbant par là, préparant les semis, taillant les fleurs fanées... Il y a toujours de quoi faire.

    Mais, au coucher du soleil, il descend les escaliers, une lanterne à la main.

    Il retourne dans la forêt. Là, il voit les autres lutins, qui le regardent passer d'un air... ah non, ils ne sont plus du tout méprisant. Ils aimeraient pouvoir revêtir la belle houppelande irisée !

    Le lutin bleu rêve aux nuages, comme d'habitude, et lui sourit d'un air complice.
    Les lutins roses essaient d'attirer son attention. Ils chantent à son approche et leurs mélodies se mêlent au chant des rossignols. Mais lui n'a que faire des lutins roses. Il sait bien qu'ils l'aiment seulement pour ce sourire timide qui les fait tous craquer.
    Les lutins rouges le convient à de somptueux dîners. Mais le plus souvent il décline leur invitation. Ce n'est pas qu'il soit sauvage, non, c'est qu'il a bien mieux à faire...

    Quoi ?

    .... Eh bien, si j'ai le temps,
    je vous le raconterai... Une autre fois !

    ~ ~ ~ Merci à Quichottine



    Cette histoire sympathique et ce petit lutin blanc me font penser à notre âme pure ;
    &
    les couleurs arc en ciel peuvent être assimilées à celles des chakras.
    Bonne Semaine !
    *DoMica*



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